Le devenir des cendres après crémation : options et obligations

Une loi du 19 décembre 2009 (article 16) a permis de protéger les cendres des défunts au même titre que les corps subissant un enterrement classique. D’après cette réglementation « le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort. Les restes des personnes décédées, y compris les cendres de celles dont le corps a donné lieu à crémation, doivent être traités avec respect, dignité et décence “. Ainsi, les cendres après crémation méritent le respect tout comme les corps enterré. 

L’avenir des cendres après la crémation doit se conformer à des règles pour éviter d’effectuer un délit de violation ou de profanation de sépulture. Alors qu’il était même possible de se partager les cendres entre proches avant l’apparition de cette loi, cela n’est plus autorisé aujourd’hui. Les proches peuvent choisir seulement entre la conservation de l’urne et la dispersion des cendres, tout en respectant certaines règles. 

La conservation des cendres dans une urne

Une urne cinéraire est un objet utilisé pour placer et conserver les cendres des défunts à la fin de la crémation. Celle-ci est identifiable grâce à une plaque qui affiche le nom du défunt et celui du crématorium. La famille a plusieurs choix en ce qui concerne la conservation de cette urne : dépôt dans une case de columbarium (espace commode pour la conservation des urnes dans les cimetières), scellement sur un monument funéraire (dans un site spécialisé ou dans un cimetière), enterrement dans une sépulture (un caveau familial ou cavurne).  

La conservation de l’urne qui renferme les cendres d’un défunt dans une propriété privée est également possible. Mais en veillant à ne pas la placer à l’intérieur d’un logement… Notez que la dispersion des cendres dans un jardin est également interdite.  

Si vous envisagiez d’envoyer l’urne dans un pays étranger, il faut faire une demande d’autorisation auprès de la mairie de la commune du crématorium ou du lieu de votre habitation. L’envoi de l’urne à l’étranger peut se faire sur route, par voie aérienne, par voie maritime ou par voie ferrière selon le choix des proches. Il faut juste se renseigner sur les documents nécessaires auprès du consulat ou l’ambassade du pays de destination.  

La dispersion des cendres

Les proches endeuillés ont le choix entre plusieurs options en ce qui concerne la dispersion des cendres :

  • Dispersion dans la nature : Forêt, montagne… mais en veillant à ne pas éparpiller les cendres dans des voies publiques et lieux publics. Une autorisation du lieu de naissance du défunt est indispensable pour une dispersion en pleine nature. Celle-ci doit-être demandée par la personne habilitée aux funérailles. 
  • Dispersion liquidique : dans la mer ou fleuves dans les communes autorisées. Pour cela, vous devez donc avoir l’approbation de la commune du lieu de départ du bateau
  • Dispersion dans un jardin du souvenir ou lieu de mémoire : Plusieurs cimetières et crématoriums proposent un jardin du souvenir ou un site dédié à la dispersion des cendres. Renseignez-vous auprès de l’établissement de pompes funèbres qui se charge des obsèques. 

Il existe aujourd’hui plusieurs alternatives écologiques et remarquables à l’inhumation classique et la crémation. Voulant absolument préserver l’environnement ou refusant de penser que la mort soit la fin d’une vie, nombreux entrepreneurs ont eu des idées révolutionnaires qui vont certainement changer l’industrie du funéraire. Bien que ces techniques se popularisent, la plupart restent encore interdites en Europe. Découvrez des exemples de ces alternatives révolutionnaires et écolo.

La promession

C’est une technique suédoise toujours interdite dans l’hexagone. Ce qui le distingue de la crémation c’est l’usage du froid pour obtenir une poudre à partir de la dépouille du défunt. Ainsi, ce procédé est moins polluant comparée à la crémation puisque aucune fumée n’est générée lors de sa réalisation. Le corps doit d’abord être conservé durant 10 jours dans une pièce à -18°. Ensuite, il sera placé dans de l’azote liquide pour le refroidir à -196 °. A ce stade, tous les éléments sont friables. C’est alors qu’une table vibrante est utilisée en vue  d’obtenir des particules fines. Pour retirer les restes de métaux qui peuvent résulter de broches ou autres opérations chirurgicales, un aimant puissant est placé au dessus de la poudre obtenue. La famille doit choisir une urne biodégradable pour placer cette poudre et la conserver. Au bout de quelques mois, celle-ci devient un compost qui peut contribuer à la croissance d’un arbre. C’est ici une bonne manière de donner une utilité à la fin d’une vie en créant une autre forme de vie. 

L’aquamation

Aussi connu sous le terme : liquéfaction, l’aquamation utilise un mélange de liquide pour liquéfier le corps. La dépouille est dissoute dans un cube contenant des substances chimiques à une température de 180° et devient un liquide. Celui-ci est riche en nutriment et peut aider à faire développer un arbre (au choix). Puisqu’il n’y pas de combustion, ce procédé dégage moins de gaz toxiques que la crémation. De nombreux pays américains vont autoriser cette pratique alors qu’elle demeure toujours interdite en Europe.

Devenez un arbre

Pour mettre cette technique en œuvre, il faut choisir un cercueil biologique et biodégradable. Le concept consiste à planter une graine avant de mettre le cercueil renfermant le corps du défunt sous terre. La graine absorbera ainsi  les nutriments qui s’échappent du corps pour evoluer. 

Si la personne défunte a été crématisée, une urne biologique et biodégradable est utilisée pour recueillir les cendres. Un terreau contenant une graine d’arbre est placé sur les cendres. Une fois plantée, l’urne se décompose laissant le terreau et les cendres se mélanger pour devenir un engrais. Ce dernier aidera la graine à devenir un arbre. Ce concept a été pensé par deux designers italiens qui désirent faire pousser des arbres de vie dans les cimetières.  

Réincarnez-vous en œuvre d’art

Cette technique révolutionnaire a été imaginée par l’américain Dave Blake après la disparition de sa très chère grand-mère. En effet, il ne veut pas admettre que l’enterrement et la crémation soient des pratiques acceptables et dignes pour un être cher. C’est alors qu’il a décidé d’immortaliser les cendres des défunts dans du verre après sa crémation. C’est aussi un bon moyen d’avoir un souvenir original et durable de l’être disparu. Selon Blake, toutes personnes chères, doit bénéficier d’une mort unique. Il a lancé ce concept avec son entreprise Spirit Pieces et la participation de maîtres vitriers. 

Et si vous deveniez un récif marin ?

Cette technique a été pensée par des étudiants américains qui aiment la plongée sous-marine. En observant la détérioration du récif corallien de Floride, ces entrepreneurs américains ont voulu venir en aide à la vie marine. Pour le faire, ils ont eu une idée révolutionnaire : celle de fabriquer des récifs artificiels avec du béton écologique. Ces derniers arborent la même apparence que les récifs naturels et son nommés les Reef Balls. Grâce à ces récifs artificiels, la vis sous-marine pourra reprendre ses droits .

Mais pourquoi s’agit-il d’une pratique funéraire ? Grâce leur entreprise Eternal Reefs, ces entrepreneurs américains rendent hommage au défunt en leur faisant contribuer au sauvetage de la vie sous-marine. En réalité, ils procèdent en ponctionnant une partie des cendres de la personne défunte et en l’ajoutant au béton. Ils permettent aussi aux familles de participer à la création des récifs et laisser des empreintes, décoration (coquillages…), ou un message sur les moules. Une cérémonie d’hommage précède le dépôt de ces récifs dans l’eau. 

Devenez éternel grâce aux diamants

Bonne nouvelle, il est désormais possible de devenir une pierre précieuse après la mort. Le diamant est conçu à partir des cendres du défunt ou d’une mèche de cheveux et sera certifié. En plus, vous avez le choix entre différents coloris  Plusieurs entreprises américaines, comme LifeGem offrent cette technique. La pierre qui résulte de ce procédé fera un souvenir précieux et durable pour les proches. 

Mélomane pour l’éternité?

Avec sa société And Vinyly, Jason Leach, un musicien anglais se sert des cendres des personnes décédées pour fabriquer un vinyle. Il permet aussi aux proches de graver un ou plusieurs morceaux (hors musique protégée par les droits d’auteurs) sur le vinyle afin de garder un meilleur souvenir de leur être cher. Auparavant, ce concept était un simple loisir mais en constatant le nombre de personnes intéressé, le musicien a décidé de le transformer en business. 

Tutoyez les étoiles

Une pratique qui n’est pas du tout écologique, de notre point de vue, mais devrais permettre d’exhausser les rêves des personnes qui ont toujours voulu voyager dans l’espace ou retourner en poussière éternelle. L’entreprise Celestis peut en effet organiser : un aller-retour, un voyage sur la lune, la conservation des cendres dans un satellite géolocalisable ou l’éparpillement des cendres dans l’espace.